Mercure est la planète la plus proche du soleil (on la voit toujours à moins de 28° d'angle de celui ci), l'une des 4 planètes telluriques (avec la Terre, Vénus et Mars) et la huitième de notre système en taille. Elle est plus petite que Ganymède ou Titan, mais plus massive car sa densité est élevée. Son orbite est très excentrique (son aphélie vaut presque le double de son périhélie).

Mercure est connue depuis la plus haute antiquité: on en retrouve des traces dans les écrits sumériens, il y a plus de 4 000 ans. La première observation est rapportée par le Grec Timocharis en 265 avant J.C. Mercure peut être visible le soir comme le matin, aussi les anciens grecs ont-ils tout d'abord cru qu'il s'agissait de 2 corps célestes différents, qu'ils ont nommé respectivement Hermès (le soir) et Apollon (le matin). S'apercevant ultérieurement de leur erreur, ils lui ont laissé le nom Hermès (le messager des dieux), que les Romains appellent Mercure. Les Teutons l'ont nommé Woden, du nom d'un de leurs dieux (d'ou le nom "Wednesday" pour notre "Mercredi", jour de Mercure). On pourra consulter la liste des noms que lui ont donné les différents peuples de la Terre.

Elle n'a été explorée - et partiellement cartographiée (à 45%) - qu'une seule fois, par la sonde Mariner 10. La mission MESSENGER, programmée dans le cadre des missions Discovery à budget limité, est en cours de préparation et planifiée par la NASA pour un lancement en mai 2004. Une mission de l'ESA, appelée BepiColombo, est prévue d'y être lancée en 2011 - 2012.

Son atmosphère est extrêmement ténue et peu détectable, faite principalement d'hélium, d'oxygène, d'hydrogène, de sodium et de potassium. La faible gravité, ainsi que la proximité du soleil et la violence des vents solaires expliquent la très haute volatilité de cette atmosphère. Mercure se compose par ailleurs d'un très gros noyau métallique principalement composé de fer, de 1 800 à 1 900 km de rayon, et d'un manteau/croûte de faible épaisseur (500 à 600 km) composé de silicates, semblable à celui de la Terre.

in_hemi in_hemi
(c) NASA

Actualités

7 novembre 2003: La mission BepiColombo amputée...

Pour faire face au besoin de financement d'Ariane 5 ECA – en particulier les deux nouveaux vols de qualification nécessaires suite à l'échec du tir de décembre 2002 de la version lourde du lanceur – l'ESA et son Comité de Programmation Scientifique ont dû faire des coupes sombres...

....Et BepiColombo a trinqué au passage: L'atterrisseur initialement prévu a été supprimé. Toutefois, la mission est maintenue, avec ses deux orbiteurs (MPO et MMO). Mais la grande "première" pour l'ESA de faire atterrir un rover pour la première fois sur Mercure, et la moisson attendue de données prises directement sur le terrain (imagerie, données géologiques...) est une perte inestimable, déplorée par toute la communauté scientifique !

21 octobre 2003: date de lancement pour MESSENGER maintenant prévue en mai 2004

Les responsable de mission ont recommandé, suite à des retards sur les livraisons de certains des systèmes embarqués, de repousser le lancement, initialement prévu pour mars 2004, à mai 2004.

Cela donnera le temps nécessaire pour faire tous tests et toutes vérifications sur les équipements.

La fenêtre de tir s'ouvre le 11 mai, et reste ouverte pour 12 jours. Il est toujours prévu 3 survols de Vénus et 2 survols de Mercure, avant la mise en orbite planifiée maintenant pour juillet 2009.

Une fenêtre de tir de backup est possible à fin juillet – début août 2004.

21 août 2003: L'intégration de MESSENGER se poursuit...

La sonde MESSENGER est en pleine intégration: Les premiers instruments scientifiques ont été embarqués le 5 juin dernier, le Laser altimétrique a été installé le 18 juillet, et le magnétomètre le 1^er août. On ne chôme pas vraiment pendant l'été à l'APL (Applied Physics Laboratory, de l'Université Johns Hopkins), en charge de l'intégration et de la direction de programme de MESSENGER. Il faut dire que la date de lancement (Mars 2004) approche...

27 juin 2003: BepiColombo confirmé

La mission projetée de l'ESA vers Mercure, en commun avec le Japon, a été confirmée aujourd'hui et a ainsi échappé – pour le moment – aux coupes sombres budgétaires qui sévissent.
Les 12 questions suivantes doivent être adressées par la mission:

1. A partir de l'étude de Mercure, que pouvons-nous apprendre de la composition du nuage interstellaire (ou nébuleuse primaire) à l'origine de la formation du Système Solaire ?
2. Comment expliquer la forte densité de Mercure (supérieure à toute les planètes du Système Solaire) ?
3. Est-ce que Mercure possède un noyau liquide ou solide ?
4. Mercure est -elle affectée par une activité tectonique ?
5. Pourquoi une planète aussi petite possède-t-elle un champ magnétique intrinsèque alors que Vénus, Mars et la Lune n'en possèdent pas ?
6. Pourquoi les observations spectroscopiques n'indiquent- elles pas la présence de fer alors que cet élément est apparemment l'élément constituant principal de la planète ?
7. Est-ce que les cratères présents aux pôles et constamment à l'ombre du Soleil abritent de la glace ou du soufre ?
8. En 1974 Mariner 10 photographiait un seul hémisphère de la planète. Celui qui nous est inconnu, est-il similaire à celui observé ou présente-t-il des caractéristiques de surface différentes ?
9. Quels sont les mécanismes de production de l'exosphère ?
10. En l'absence d'ionosphère, comment le champ magnétique interagit-t-il avec le vent solaire ?
11. Le champ magnétique de Mercure produit-t-il des phénomènes tels que des aurores, des orages magnétosphériques ou encore génèrent-ils des ceintures de radiations ?
12. Depuis que l'avance du périhélie de Mercure a été expliquée par la courbure de l'espace-temps, pouvons-nous profiter de sa proximité au Soleil pour tester la relativité générale avec une meilleure précision ?

L'instrumentation scientifique de bord sera conçue pour répondre le mieux possible à ces 12 questions.

8 mai 2003: Un superbe transit !...

Voilà... le transit attendu a eu lieu, observé par de très nombreux amateurs ainsi que des observatoires professionnels en Amérique mais surtout en Europe et en Asie.
De nombreuses photos et vidéos ont été prises tout au long de l'événement, et ont été accessibles en temps réel sur le Web.
Les plus belles vues ont été prises par le SST suédois. Et SOHO a transmis une vidéo de toute beauté, constituée par la prise d'images toutes les minutes depuis son imageur MDI !
Du coup, j'ai réalisé une page spéciale transit 2003 sur cet événement.
...Et les mordus attendent avec impatience le prochain transit à venir, celui de la planète Vénus, qui aura lieu le 8 juin 2004 – un événement rarissime puisque le dernier transit de cette planète date de 1882 !!!

6 mai 2003: Transit de Mercure le 7 mai

Premier jour d'ouverture de ce site... fêté par un superbe transit – événement rare, qui ne se produit qu'une douzaine de fois par siècle – de Mercure devant le soleil, demain 7 mai. Hélas les prévisions météorologiques (temps couvert et pluvieux) ne sont pas favorables à l'observation de ce phénomène depuis la région parisienne !
Pour les petits chanceux qui auront beau temps, le contact I (planète extérieurement tangente au soleil – lorsqu'elle "touche" le soleil) aura lieu à 5:12:56 TU (à 15°), contact II (planète tangente intérieurement – lorsqu'elle est entièrement "dans" le soleil) à 5:17:24 TU (à 14°), puis contact III à 10:27:19 TU (à 292°) et contact IV à 10:31:46 TU (à 291°). Il y a 2 heures de décalage entre le Temps Universel et le fuseau horaire de Paris Genève Bruxelles.
Les temps sont calculés pour un observateur situé au centre de la Terre, donc ils peuvent varier de quelques minutes selon l'emplacement réel d'observation.
Le disque de Mercure est de 12" d'arc, soit 1/158^ème du soleil, il y aura lieu de l'observer avec un instrument puissant (x50 ou x100), et évidemment, ne JAMAIS observer directement vers le soleil.
Le prochain transit aura lieu le 8 novembre 2006.

Pour plus d'information, voir http://sunearth.gsfc.nasa.gov/eclipse/OH/transit03.html (NASA Goddard Space Flight Center – Planetary Systems Branch).